Compresseur optique Teletronix LA-2A

Comment (bien) utiliser un compresseur

Utiliser un compresseur n’est pas une chose facile. C’est probablement un des outils le plus versatile mais aussi souvent le plus mal compris du monde de l’audio. Il sert à donner de la densité à un instrument et lui permet de rester stable dans un mix.

Si tu es chanteur, compositeur ou beat maker et que tu te dis que tu es totalement au pif quand tu utilises un compresseur alors ceci est pour toi.

Dans cet article je vais expliquer comment mieux utiliser un compresseur pour t’aider à comprendre ce que tu dois écouter en le réglant.

Je vais beaucoup parler de compresseurs analogiques parce-que la couleur sonore de ces machines est étroitement liée à leur conception. Le monde des plugins étant majoritairement fait de clones de périphériques hardware, ce que je vais raconter ici est donc également valable sur les plugins. (et non, tu n’as pas besoin de dépenser 4500€ dans un compresseur pour faire un bon mix)

C’est quoi un compresseur ?

Bon, commençons par le début, un compresseur est en réalité simplement un bouton de volume automatique. Son rôle est de réduire le volume quand le signal dépasse un certain niveau.

Dans des temps lointains, lorsque l’on enregistrait encore sur bande et que auto-tune n’existait pas, un assistant était chargé de lire la partition pendant les enregistrements et d’ajuster le volume d’entrée en temps réel pour éviter de faire saturer la bande. On s’est vite rendu compte que on pouvait remplacer cet assistant par une machine. Le compresseur est né et l’assistant s’est fait virer.

Avec le temps, les compresseurs se sont diversifiés et leurs usage se sont multipliés mais leur principe fondamental reste le même : réduire la dynamique d’un signal, c’est à dire l’écart entre les volumes les plus forts et les plus faibles.

Les différents types de compresseurs

Comme les macarons, les compresseurs sont disponibles en plein de saveurs. Même si ce n’est pas indispensable de savoir très précisément comment fonctionne une machine pour savoir l’utiliser, comprendre quels sont les points communs dans une famille de compresseur est utile pour savoir lequel utiliser et dans quelle situation.

VCA

Les compresseurs VCA (pour « Voltage-Controlled Amplifier » ou ampli à tension controlé en français) sont probablement les compresseurs les plus répandus. Son représentant le plus célèbre est probablement le « SSL master bus compressor ».

Ces compresseurs ont l’avantage d’être très versatiles, fiables et assez peu couteux. Ils sont souvent ceux qui proposent les réglages les plus larges avec des temps d’attaque et de release pouvant allez de plutôt rapide à carrément très lents.

Cette famille de compresseurs a une couleur assez percutante et à une tendance à donner du liant et un effet de « glue ». C’est un type de compresseur très souvent utilisé sur les groupes d’instruments ou même sur le bus master.

Parmi ses illustres représentants on trouve :

  • SSL Master Bus Compressor
  • API 2500
  • DBX 160
  • Focusrite RED
Compresseurs VCA type SSL
3 versions du même compresseur présent sur la tranche master des consoles 4000 de SSL

FET

Les compresseurs FET (pour « Field Effect Transistor » ou transistor à effet de champ en français, je ne sais pas si ça vous servira un jour mais c’est cadeau) sont des compresseurs rapides, très rapides même.

Leur plus illustre représentant est bien entendu le 1176, de très loin le compresseur le plus copié (oui, c’est de toi que je parle Distressor) et le plus répandu en plugin.

Ce design possède généralement les temps d’attaque les plus courts du monde des compresseurs, ils sont donc très bons pour atténuer les transitoires (les premières milli-secondes d’un son).

De par leur couleur et leur vitesse, ces compresseurs sont très adaptés aux voix et aux percussions. Ils permettent de donner beaucoup de densité aux voix ou de faire ressortir l’épaisseur d’une caisse claire.

Compresseur à FET BF76 (type 1176)
Le plugin de 1176 fourni de base avec ProTools

Optique

Commençons à rentrer dans des types de compresseurs plus exotiques. Les compresseurs optiques se servent d’une cellule photo-électrique et… d’une ampoule (ou plus généralement une LED, mais quand même un truc qui fait de la lumière) pour opérer leur réduction de volume.
Pour les lecteurs anglophones qui veulent en apprendre plus sur le fonctionnement des compresseurs, prenez le temps de parcourir cet article.

Leur temps d’attaque et de release sont très généralement fixes et dépendent des composants utilisés pendant la construction.

Ces compresseurs sont généralement assez doux et crémeux, avec une attaque et une release assez lentes. Ils ne sont pas très efficaces pour la réduction des transitoires (à l’exact opposé des compresseurs FET) mais sont incroyables sur les voix, les basses ou les instruments à corde.

Parmi les compresseurs optiques célèbres on retrouve le LA-2A, le LA-3 (un proche cousin du LA-2A mais sans lampes) ou bien le Tueb-Tech CL1 (qui présente la particularité d’avoir des temps d’attaque et de release réglables).

Compresseur optique Waves CLA-2A (type LA-2A)
L’émulation du compresseur LA-2A par Waves Audio

Vari-mu

Ou plus exactement Delta-Mu (Vari-Mu étant une marque déposée par Manley Labs), ces compresseurs utilisent leurs lampes (« tubes » en anglais, et malgré la traduction approximative, on ne parle pas ici d’une lampe qui produit de la lumière) comme moteur de réduction de volume.

Contrairement à des compresseurs comme le LA-2A qui possèdent des lampes dans leur circuit pour la coloration du son, les compresseurs Delta-Mu se servent des changements de voltages dans leurs lampes pour créer une compression.

Les compresseurs Delta-Mu ont généralement une couleur crémeuse et épaisse. Ils peuvent être utilisés dans une très large variété d’applications. Que ce soit des voix, des cordes, des basses, des cuivres ou même un bus master.

Les plus connus sont bien évidemment le Manley Vari-Mu ou bien les Fairchild 660 et 670

Compresseur analogique Delta-Mu Fairchild 670
Le mythique Fairchild 670

À diodes

Cette dernière catégorie est presque faite pour un seul compresseur : le Neve 33609.

Je ne vais pas m’attarder tellement dessus tant cette famille est petite mais pour la classer, ce sont des compresseurs assez proches de la famille des VCA avec une légère saturation qui pourrait rappeler celle des FET.

Ces compresseurs délivrent un « snap » très agréable et particulièrement apprécié sur les bus de batterie.

Compresseur analogique à diodes Neve 33609
Compresseur Neve 33609

Les compresseurs « spéciaux »

Pour finir ce chapitre sur les familles de compresseurs, un rapide tour d’horizon des cas un peu particuliers.

Le limiteur

Le limiteur est un compresseur avec un ratio très élevé, globalement au dessus de 10:1 (pas de panique, on parle du ratio dans le chapitre suivant). Son but est d’empêcher brutalement un signal de dépasser un certain niveau. Il est souvent utilisé comme dernière étape sur un bus master pour monter le volume (cf : la loudness war) d’un mix.

Limiter FabFilter Pro-L2
Probablement mon limiteur préféré : FabFilter ProL-2

Le compresseur multi-bandes

L’intérêt d’utiliser un compresseur multi-bandes est de pouvoir appliquer des réglages différents en fonction de la plage de fréquence. Il se montre particulièrement utile quand le bas d’un instrument ne tient pas en place mais que vous ne voulez pas le couper à l’EQ.

La frontière entre un compresseur multi-bande et une EQ dynamique est assez floue. Elle tient en fait plus de son ergonomie que de réellement son role. Un compresseur multi-bandes est plutôt conçu pour agir sur tout le spectre mais avec des réglages différents par plages de fréquences là où l’EQ dynamique va compresser seulement des endroits bien précis en laissant le reste inchangé.

Compresseur Multi-Bandes UAD
La compression multi-bandes vu par Universal Audio

Le dé-esseur

L’outil favori pour les chanteurs est en fait un compresseur ultra spécialisé. Il existe deux types de de-esseurs :

  • Celui qui va agir sur tout le spectre mais en « écoutant » seulement la zone de fréquences des « esses ». C’est un compresseur classique avec une EQ sur le side-chain. Encore une fois, pas de panique, je vous explique ce que c’est dans le chapitre suivant.
  • Celui qui va compresser seulement la partie du spectre avec les « esses ». Lui est un compresseur multi-bandes avec une seule bande dans les aigus. Attention ce type de de-esseur peut vite donner la sensation de faire zozoter.
DeEsser Waves
Le DeEsseur de Waves, simple mais efficace

Les différents paramètres

Allez, fini la théorie, on commence à parler de choses qui nous intéressent plus : à quoi ça sert ces boutons ?

Threshold

Il s’agit du seuil de déclenchement à partir duquel le compresseur va commencer à travailler. Comme dit dans l’introduction, un compresseur est un outil qui réduit le volume automatiquement dès que il devient trop important. C’est ce réglage qui lui dit quand le volume est trop fort.

Notez que sur certains compresseurs, le threshold est fixe (oui, 1176 c’est toi que je regarde). Ce réglage est alors remplacé par un réglage d’input. Le principe est le même sauf qu’au lieu de baisser le threshold jusqu’au signal, on monte le signal jusqu’au threshold. Pensez à baiser le volume en sortie pour éviter de vous retrouver dans le rouge.

Ratio

Ce réglage correspond à la « force » du compresseur. Il indique l’intensité de la réduction de volume à appliquer une fois que le signal a dépassé le threshold.

Par exemple, un compresseur avec un ratio de 4:1 va réduire le signal 4 fois par rapport au volume d’entrée. Si le signal dépasse de 4dB le threshold, il ressortira seulement 1dB plus fort)

Attaque

Ce réglage (ainsi que le release) sont souvent les réglages les plus mal expliqués. On dit souvent que le temps d’attaque est le temps que le compresseur prend avant d’agir. C’est assez inexact.

Vous vous souvenez que je vous ai dit que le compresseur était un bouton de volume automatique ? Et bien le temps d’attaque est en réalité la vitesse à laquelle on tourne ce bouton. Plus le temps d’attaque est court, plus le « bouton » va tourner vite. Inversement, plus il sera lent, plus il tournera lentement.

Le temps d’attaque est en réalité le temps que prend le compresseur avant d’arriver au niveau de réduction demandé.

Notez que la « vitesse » du bouton n’est pas linéaire. Certains compresseurs vont être plus lents au début de la course du bouton et plus rapide à la fin alors que d’autres auront le comportement inverse. Ces différences apportent énormément à la couleur d’un compresseur.

Release

Maintenant que vous avez compris ce que qu’était l’attaque d’un compresseur, ca va être un jeu d’enfant pour la release.

Le release est le temps que prend le compresseur, une fois que le signal est repassé en dessous du threshold, pour revenir à son état initial.

Make-up gain / Output

Celui là est assez simple, c’est le bouton de volume de sortie du compresseur. Le compresseur étant une machine faite pour réduire le volume, il faut compenser pour avoir le même niveau en sortie qu’en entrée (cf : comment écouter)

Side-chain

Un compresseur possède deux chemins de son à l’intérieur : un pour la détection et un pour la réduction. Celui pour la réduction est le signal que vous entendez en sortie, une fois affecté par le compresseur. Le chemin de détection est celui que seulement le compresseur entend et qui lui permet de déterminer la réduction à appliquer.

Le Side-chain le doux nom donné au chemin de détection, et vous pouvez y envoyer ce que vous voulez. Par exemple vous pouvez y envoyer la piste de grosse caisse pendant que vous compressez la basse, comme ça le volume de la basse va baisser à chaque coup de kick, laissant de la place dans le bas. Vous pouvez aussi simplement mettre une EQ dans le side-chain pour dire au compresseur de se concentrer seulement sur une partie du signal (c’est exactement ce qui se passe dans un de-esseur)

HPF

Le HPF (pour « High Pass Filter » ou filtre passe haut) est un cas particulier de side-chain. Le compresseur filtre le bas dans son chemin d’écoute pour évier de sur-réagir aux informations de la grosse caisse ou de la basse.

Ce réglage est souvent utilisé sur un bus master pour éviter que votre mix n’ait un effet de « pompe » (quand le volume baisse subitement à chaque coup de kick).

Quelques exemples de réglages

On va maintenant voir quelques réglages types pour que que vous ayez une meilleure idée de quoi écouter quand vous allez utiliser un compresseur.

Sur des guitares

Commençons par distinguer 2 types de guitares : les guitares acoustiques ou électriques en son clair et les électriques saturées.

Les guitares acoustiques

Selon que vous ayez un arrangement plutôt folk avec juste guitare / voix ou un titre pop avec 138 pistes et des guitares d’accompagnement, le traitement risque d’être assez différent.

Dans le cas d’un titre folk, le but est juste de donner de la régularité à la guitare afin de ne pas gêner la voix. Comme on veut garder le coté naturel de la guitare on ne va pas chercher utiliser son compresseur pour écraser les transitoires. J’irai plutôt chercher du coté des compresseurs optiques (type LA-2A) et chercher entre 2 et 5dB de réduction pour donner juste un peu de corps à la guitare sans trop la dénaturer.

Compresseur UAD LA-2A Grey réglé pour une guitare acoustique
Le LA-2A de UAD est un compresseur très doux, parfait pour les guitares acoustiques ou les back vocals

Dans le cas d’un arrangement plus chargé, le rôle de la guitare est souvent plus d’apporter une texture en arrière plan. Dans ce cas, on va chercher à rendre la guitare plus discrète en écrasant ses transitoires pour ne garder que le timbre de la guitare. Utiliser compresseur à FET sera adéquat, avec un temps d’attaque et de release assez court pour bien réduire le claquant de la guitare. N’hésitez pas à utiliser des ratios assez élevés (8:1, 12:1 ou même 20:1)

Compresseur Waves CLA-76 réglé pour des guitares pop
Bien plus agressif, le Waves CLA76, une émulation de 1176

Les guitares électriques en son saturé

La saturation sur une guitare électrique agit comme un compresseur ultra agressif et il n’est pas forcement utile de rajouter une autre couche de compression. Mais dans certains cas, quand on veut un mix avec beaucoup de volume, forcer le trait avec un compresseur type 1176, avec une attaque moyenne et une release très courte pourra aider la guitare à s’asseoir encore plus dans le mix.

Sur un piano

Le piano va avoir des caractéristiques de mixage assez proches de celles d’une guitare en matière de compression.

Dans un arrangement aéré type piano / voix, utiliser un compresseur optique ou un Delta-mu avec une attaque et une release assez lente va niveler discrètement le piano.

Au contraire dans un arrangement pop plus chargé un compresseur FET ou Delta-Mu mais cette fois ci avec un temps d’attaque plus court et une release moyenne (pour éviter de faire « pomper » le piano) va l’aider à trouver sa place dans le mix.

Sur des percussions

On rentre dans un sujet plus épineux. Utiliser un compresseur sur des percussions, c’est trouver le point ou on obtient une densité satisfaisante sans tuer toutes les transitoires du son.

Sur une caisse claire, le but est de lui donner de l’épaisseur sans perdre complètement son snap. Pour ca, j’aime utiliser un 1176 ou un Distressor avec un ratio moyen (4:1), un temps d’attaque moyen pour ne pas tuer la transitoire et une release la plus rapide possible pour faire ressortir le corps de la snare. Vous pouvez aussi essayer un compresseur VCA comme le DBX160 qui donnera un coté plus écrasé qui conviendra dans des styles plus chargés.

Compresseur Waves DBX160 réglé pour une caisse claire
Le mythique DBX 160, un compresseur à VCA qui écrase fortement les transitoires

Pour un groupe de percussions, j’utilise volontiers un compresseur VCA comme le SSL Master Bus avec un ratio de 4:1, une attaque allant de 3 à 10mS et une release entre 0,1 et 0,3 secondes. Prenez le temps de tester l’effet du HPF dans ce genre de configuration, je le règle généralement vers 90Hz.

Compresseur Waves SSL Comp réglé pour un bus de batterie
Le SSL G-Master Buss Compressor sur un groupe de batterie

Sur les voix

Avouez que vous étiez là pour ça !

Le but de la voix est généralement d’être un instrument lead et donc de rester au premier plan tout au long du morceau. Il va donc falloir lui donner du corps, de la régularité sans trop la dénaturer… beau challenge.

Personnellement, j’adore enchainer deux compresseurs sur la voix. Un compresseur plutôt rapide comme un 1176 avec un ratio de 4:1, une attaque moyenne voire rapide et un release le plus rapide possible. Ce compresseur à pour but de réduire les plosives et de donner un coté plus compact à la voix.
Ensuite, j’utilise un compresseur plus doux (comme un LA-2 ou un Delta-mu) avec une attaque assez lente et une release moyenne à lente. Avec cette étape je vise environ 1dB de réduction juste pour niveler la voix et gagner en intelligibilité sur les paroles.

Notez que pour la voix principale, une passe de suivi est nécessaire pour adapter le volume de la voix à chaque moment du morceau et s’assurer que elle ne se fait pas « manger » par d’autres instruments.

Compresseurs UAD 1165 RevE et LA2 réglés pour la voix
Le couple 1176 & LA-2, très efficace pour des voix pop

Sur le bus master

Pour donner un coté « fini » et une belle glue à un mix, utiliser un compresseur sur le bus master est l’arme ultime.

Pour cette tâche j’aime beaucoup les compresseurs VCA (comme le Focusrite RED) avec un ratio peu élevé (entre 2 et 4:1), un temps d’attaque moyen à lent (pour ne pas écraser cette snare que vous avez passé 4 heures à mixer) et une release moyenne (0,3 secondes est un bon point de départ). J’aime bien utiliser le HPF vers 90Hz pour laisser le bas respirer.

Compresseur Slate Digital FG-Grey (type SSL) réglé pour un Bus Master
Toujours une émulation de master buss SSL mais pas Slate Digital, très efficace sur un mix complet

Sa place dans la chaine d’effets

L’éternel débat sur la place du compresseur. Certains aiment utiliser un compresseur avant l’EQ, d’autres après… au final c’est une question de gout.

J’aime placer le compresseur en premier dans ma chaine d’effets, je trouve que c’est un traitement qui apporte beaucoup de couleur à une piste et qui a tendance à déséquilibrer le travail fait avant lui. Je ferai une exception pour le de-esseur que je place après l’EQ pour éviter que les « esses » ne ressortent trop après avoir redonné des aigües à la voix.

Conclusion

J’espère que ce petit billet de blog vous aura permis d’y voir un peu plus clair sur cet outil un peu obscur quand on commence à s’attaquer à la production musicale.

Apprendre à bien utiliser un compresseur est avant tout une question d’expérience, donc allez faire de la musique et éduquez vos oreilles à entendre les différentes couleurs apportées. Avec le temps, le compresseur deviendra votre meilleur ami.